Hier avait lieu le Défi Jackalope 12 heures. Première course de l’année de notre équipe et première course de ce genre pour Karine et Jean-Francois. Ceux qui lisent mes posts commencent à savoir ce qu’est une course d’aventure. Pour celle-ci, qui avait lieu dans la région de Rimouski, il y avait une particularité bien à elle: chaque leg (portion de course) avait une heure d’entrée limite pour accéder à la suivante et une heure limite pour accéder au point de contrôle avancée (PCA) de la suivante. Par exemple, pour avoir accès au droit d’essayer d’aller chercher les PCA de la 2ième section, on doit terminer la première avant 7h15. Pour avoir le droit tout court de poursuivre au prochain leg mais sans le droit à ses PCA, nous devions être rentré avant 7h45. Vous suivez? Donc c’est une pression supplémentaire. C’est comme 7 courses dans une puisque la séquence des leg était Vélo-couse-vélo-canot-vélo-course-vélo. Au total, nous avons fait grosso modo 7hre de vélo de montagne, 3 hres de course en sentier et 2 hre de canot.
Voici notre journée: 2h45, le cadran sonne. Levé des corps, déjeuner (toasts dorés / crêpe imbibées de sirop d’érable, gruau, café, fruit. On se bourre la face le plus possible….à cette heure). 4h05, départ pour le départ du site de course, situé à 25 min. du camping. Le soleil se lève, il mouillasse, il ne fait pas plus que 7-8C et encore. Nous devrons gérer le froid.
Le départ est donné à 5h00 pour une loooongue journée. 15 minutes après le départ…paf….la chaîne du vélo de Marc-André pête. Shit. On a bien les outils et le maillon mais notre seul expérience est d’avoir écouter YouTube sur le sujet. Jamais ça ne nous étaient arrivé dans aucune discipline, en course ou en entrainement. On s’attèle à la tâche, c’est pas vrai que ca va se terminer ainsi. Les concurrents passent. (pause: dans ma tête, je me dis: avantage. Je n’aurai personne autour pour influencer nos décisions car dans ce genre de course, tu est soumis à cette pression mentale. Pourquoi lui tourne ici? Pourquoi eux arrivent de là? Et c’est ce qui est arrivé, on a fait 100% NOTRE course et ça a été payant…à suivre). Je disais donc on se met à l’ouvrage. Mais bordel de merde, les moustiques, c’est totalement intolérable! Ils te rentrent dans les narines, les oreilles, les yeux! C’est un nuage! On doit faire vite, l’équipe se fait bouffer…et nous aussi, surtout avec nos 2 mains occupés, incapable de les chasser. On en a avaler une couple. On se concentre. 10-12 minutes plus tard, c’est dans la poche! Une chaine de réparer et ca fonctionne! Mais on doit oublier le cut off pour les PCA du prochain leg. Aussi bien en profiter sur celui-ci pour aller chercher le max de PCA! Et on prend de bonnes décisions! Des décisions terrain que nous n’osions pas prendre sur les cartes la veille. Mais le sentier semble carrossable et si ça marche, on sauve du temps! On ne sait pas si dans 200-300-700m il sera encore dans cet état. Mais c’est finalement payant.
Pas besoin de vous dire qu’on a joué dans la bouette toute la journée (d’ailleurs, on a du laver nos vêtements au boyau d’arrosage avant de les mettre à la laveuse…). En traversant un trou d’eau, Marc-André pogne un trou un peu plus profond….et hop par dessus le guidon. C’était à basse vitesse et très gracieux….mais il se ramasse quand même complètement à l’eau. On en rit, ca fera qqe chose à raconter. Le leg se passe bien. On passe au leg 2: course. Ça va bien. On voit des paysages magnifiques (les chutes du diable, impressionnant! C’est la beauté de ces courses, les paysages incroyables.).
Question de se taper les jambes, un PC se trouve sur le belvédère, 300 marches plus bas. Allez hop, un petit allez-retour! Ici aussi, changement de plan de dernière minute sur le terrain qui s’avère payant. Quand nous amorçons le retour, nous constatons que si nous mettons la gomme, on peut rejoindre la transition avant le cut off PCA de la suivante! On se regarde et on se dit qu’on l’essai. On donne tout!!!!!!! Vraiment, perso, je suis arrivé à cette transition à bout. Dans la minute précédent le cut off! On l’a! Solide! Leg 3 à vélo. Le plus long leg. Et on prend les PCA! Solide encore!
On rentre un peu en avance pour le le cut off PCA du prochain leg, en canot celui-là! Belle navigation, on va chercher toute les points! UN très beau leg, bien joué! Anecdote: au dernier PC, Nathalie tente de rembarquer dans le canot, accosté juste par le bout sur la berge et fait un mauvais pas….elle se ramasse dans l’eau et le canot chavire presque. Assez pour entrainer JF et le remplir d’un bon fond d’eau. J’ai rarement entendu un ‘‘tabarnak’’ aussi senti. Et violent. D’après moi les truites se sont réfugiées à l’autre extrémité du lac 😂. Sauf que pauvre Nath, elle grelotait déjà, ca l’a achevé. Écope le canot et on repart. Pour se réchauffer, Nath pagaye en démoniaque. Finalement on arrive à la transition 4 minutes avant le cut off PCA du prochain leg de vélo. Nath prend le temps de se mettre des vêtements sec. Elle peine à remettre ses gants secs tellement elle a froid. Elle réussit et on décolle pour le leg 5. Très technique, en sentier de vélo de montagne ou de marche davantage que sur des sentiers de VTT ou des route forestière plus roulantes. On en ressort les jambes lourdes et on manque le cut off PCA du prochain leg de quelques minutes.
Ce leg de course est relativement court mais c’est une descente assez abrupte et sa remontée. L’énergie de l’équipe commence à diminuer. On sent la fatigue. Dernière section à vélo sans possibilité de PCA, on a loupé le cut off de 2-3 minutes. Vl’à ti pas qu’en plein sentier aux abords de terre assez humide (tant qu’a jouer dans les moustiques tsé….) le dérailleur de Nath capoute. On est loin à pied de l’arrivée mais ce serait jouable. On doit rentrer avant 17h. Il est environ 15h30. Et il y a un PC obligatoire manquant. Le dernier. Essaye de dévisser le dérailleur et de le remettre dans une position acceptable. Rien n’y fait. Mais j’ai une idée pour retendre la chaine. 1 ty wrap ici et un sur le cadre. Quelques coups de pédales et ça marche!!!!! Yes! On va pouvoir rejoindre le fil d’arrivée! On prend le dernier PC obligatoire et on prend la route pour terminer la course. Nath est ‘‘pognée’’ en petite vitesse (pas question de toucher à rien) et Jen est épuisée. On aide nos coéquipières et on progresse jusqu’au fil d’arrivée, que nous traversons avec tellement de joie! C’est une sapré belle victoire d’équipe! Que d’apprentissages! On ne s’est pas trompé une seule fois, nos azimut étaient parfait, on a pris de bonne décision. Bref, une course qui méritait pleinement d’être vécue.
Dans ce genre d’aventure, il y a….de l’aventure. Nous devons toujours demeurer humble face aux éléments et à la course. Et je ne peux que me compter chanceux de fréquenter ces amis, mes amis, mes coéquipier très précieux en or: Jenny Moore, Nathalie Bergeron, Karine Hallé, Jean-François Poitras et Marc-André Bellemare. On se comprend entre nous n’est-ce pas gang? 😉
Comme ce monde est aussi un petit monde, on est toujours heureux de rencontrer des crinqués comme nous avec qui nous pouvons jaser en sachant trèèèèès bien de quoi on parle mutuellement: Cédric Chavanne, Julie Berthiaume, Cat Moisan et Stephane Lefebvre. C’est un plaisir renouveler de vous côtoyer dans ces évènements…et vous croiser dans la forêt, perdu ou pas 😅
Merci à l’organisation Club de courses d’orientation et d’aventure RIKICO. Chapeau pour cette première édition. Suacoche! On reviendra! Prochaine course: Wilderness Traverse 24 hres, le 21 août. Ah oui! La page des Wild Warriors sera bientôt prête…si vous voulez suivre notre chemin jusqu’à la Guarani 😎